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L'Iconographe
50 livres rêvés par 50 illustrateurs
Hors collection, La Table Ronde
"Dès les premières notes de son roman, Boris Vian nous emporte dans une autre réalité. Celle de l’allégorie, du jeu de mots, de la poésie et de l’imaginaire. Une littérature libérée, romantique et cruelle. Tout, dans ce roman, est distillé pour que l’on en tombe amoureux.
L’écume des jours est un baume pour l’esprit, un livre thérapie, que l’on peut lire et relire plusieurs fois dans sa vie, tant la richesse des images et l’intemporalité du texte sont pertinentes. La musicalité de l’auteur se retrouve au sein même de la prose. Rythmée, elle nous fait rebondir de sujet en sujet. Son univers absurde nous rapproche du sensible.
L’écume des jours est une véritable critique de la société, rien n’échappe à la plume de l’auteur. II passe au peigne fin un monde régi par l’argent, sclérosée de convenus et inadaptée à tout un chacun. Religion, travail, politique, mœurs, tout y passe. Et l’on prend conscience de manière déconcertante de la modernité de ses propos.
Dans cette couverture illustrée, plusieurs symboles se mêlent. Chloé est allongée sur une feuille de nénuphar, nénuphar qui se développe tragiquement à l’intérieur de ses poumons. Colin gravirait des montages pour subvenir à ses besoins mais ne sait que faire pour gagner plus d’argent. Nicolas cuisine frénétiquement sous la surveillance d’une souris, tandis que Isis lui tourne autour sur ses patins à glace. Et puis il y a Alise, qui ne sait que faire de la passion dévorante de son aimé Chick pour les livres de Jean-Sol Partre.
Enfin, en fond sonore, il y a le piano, il y a Paris et la musique de Duke Ellington…"
Beax, octobre 2017